Les artistes en résidences

Conception  John Hegre et Céline Larrère

Composition sonore John Hegre

Composition chorégraphique  Céline Larrère

Crée par  Rémi Aurine-Belloc, Vidal Bini, John Hegre, Mathieu Heyraud, Céline Larrère

PARTENAIRES

Le Dancing CDCN de Dijon, résidence avec coproduction
Ici L’Onde, Centre National de Cr.ation Musicale, Dijon
Théâtre du Marché aux Grains, Bouxwiller
VIADANSE, CCN de Belfort

Céline Larrère, Cie Morula
We are dancing in a room

En ACCUEIL STUDIO du 27 novembre au 8 décembre 2023

OPENVIA Jeudi 7 décembre à 19h30

Depuis 2014, Céline Larrère mène une collaboration nourrie avec le musicien, compositeur et créateur sonore norvégien John Hegre. Cette collaboration a été le creuset d’expérimentations musicales et performatives tous azimuts autour de leurs pratiques respectives de l’improvisation, du mouvement et du rapport du corps à l’instrument.

Ce partenariat revêt diverses formes :
• Average Bastards duo d’improvisation sonore mouvementée joué en France (Festival Densités, festival Pli), Suède (Festival Varia), Hongrie (5L1 DanceFest) et Lithuanie (Arts printing house).
• GGGGUTTS, Donner corps au son, laboratoire de recherche et de création autour mouvement contact / production sonore. Quel type de mouvement est généré par l’attention au son, quel type de son est généré par l’attention au mouvement ? Nous avons pris le parti de mettre en jeu instruments (en l’occurrence, des guitares électriques) et humains de manière de hiérarchisée, comme des corps interagissant entre eux. Les guitares deviennent performeuses par procuration, les performe.use.r.s deviennent musiciens involontaires, joués par les objets autant qu’ils en jouent.

Les protocoles développés visent à expérimenter de nouveaux modes de relation mouvement-musique, en établissant des liens concrets entre des pratiques, des usages, des méthodologies, des médias et des publics a priori relativement éloignés.

La prochaine étape de cette collaboration est de réaliser une recherche autour des traces sonores du mouvement. Quelles perspectives et imaginaires ouvrent l’enregistrement sonore d’une danse ? Les traces que l’on conserve du mouvement sont le plus souvent visuelles, notamment à travers la vidéo, la photo, la notation….. mais quelles autres possibilités sont ouvertes par des mediums s’adressant en priorié à d’autres sens, notamment à l’ouie ?

John Hegre garde un souvenir ému de Rain music, sur le disque Music and Dance de Derek Bailey et Min Tanaka, enregisté pendant une performances à La Forge à Paris en 1980, un jour de pluie. C’est en parlant de ce disque qu’est venu le désir d’enregistrer nos performances.

A ce premier élan s’est associée l’idée de réutiliser cet enregistrement lors de performances suivantes, puis de réenregistrer le tout, dans l’idée d’une mise en abîme, sorte de palimpseste sonore et performatif. Cette seconde dimension est un écho à la célèbre pièce d’Alvin Lucier, I am sitting in a room*.

* L’oeuvre d’Alvin Lucier s’amorce dans les années 60, au coeur des échanges foisonnants entre musique, recherche scientifique, installations et pratiques performatives. « Penser les sons comme des longueurs d’ondes mesurables au lieu de notes musicales hautes ou basses », affirme le compositeur, « a entièrement changé mon idée de la musique, d’une métaphore à un fait, et m’a connecté à l’architecture de manière réelle ». Pièce séminale de son travail, I Am Sitting in a Room invite à cette expérience d’écoute qui consiste à relever le portrait acoustique d’un espace, à tendre l’oreille vers le comportement des sons dans l’atmosphère, vers une musique qui se crée pour ainsi dire d’elle-même. Aussi minimale dans ses moyens qu’elle se révèle complexe dans ses effets, l’oeuvre d’Alvin Lucier interroge par des gestes d’une inventivité sans cesse renouvelée l’espace-temps réel de l’écoute.