La compagnie

Direction Héla Fattoumi & Éric Lamoureux

Héla Fattoumi, née à Tunis en 1965, et Éric Lamoureux, né en 1962 à Montreuil-sous-Bois, sont un duo de chorégraphes franco-tunisienne pour l’une et français pour l’autre. Depuis 2015, ils sont co-directrice/directeur du Centre chorégraphique national de Franche-Comté à Belfort, qu’ils ont renommés VIADANSE.

Ils se rencontrent pendant leurs études de STAPS à l’université René Descartes à Paris. C’est dans cette effervescence estudiantine que se crée le collectif de recherche chorégraphique URVAN LETROIGA auquel ils participent de 1988 à 1990. Par la suite, ils fonderont la compagnie Fattoumi-Lamoureux.

Husaïs reçoit le prix de la Première œuvre aux Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis en 1990, suivie du trio Après-midi récompensé du prix Nouveaux Talents « Danse » de la SACD en 1991. Ces deux prix leur apportent une reconnaissance internationale.

Fiesta (présenté lors du Festival d’Avignon, 1992), Asile poétique (Théâtre de la Ville, 1998) à partir des textes du poète António Ramos Rosa, Vita Nova (2000) avec la promotion du Centre national des arts du cirque, Wasla (Biennale de Lyon, 1998), sont les pièces qui s’inscrivent dans la continuité d’Husaïs et qui propose un travail chorégraphique relié aux notions de maîtrise/non maîtrise, de puissance/fragilité, de minimalisme/performatif, faisant surgir une danse dont la charge expressive est traversée par une « énergie graphique ». Cette première période des Fattoumi-Lamoureux inscrit une danse avec un fort engagement physique.

Nommés à la direction du Centre chorégraphique national de Caen Basse-Normandie en 2004, Héla Fattoumi et Éric Lamoureux, initient le festival « Danse d’ailleurs » qui met en avant la création contemporaine arabe et africaine et poursuivent leur démarche de créateurs à travers des pièces plus portées sur des sujets à forte tonalité sociétale.

Ce seront La Madâ’a (2004) avec les frères Joubran, oudistes palestiniens ;

La Danse de Pièze (2006), autour de la notion d’« homosensualité » dans le monde arabo-musulman comme définie par l’anthropologue algérien Malek Chebel ;

1000 départs de muscles (2007), où ils détournent les objets issus de l’univers du fitness dans une critique de la société performative ;

Just to Dance… (2010) sur la notion de métissage développée par Édouard Glissant réunit des interprètes congolais, japonais et français ;

Manta, solo créé au Festival Montpellier Danse 2009 et Lost in Burqa (2011), performance pour huit interprètes créée au Festival Danse d’Ailleurs #6, à partir de la problématique que soulève le port du voile intégral : le niqab.

En 2009, ils signent la performance Stèles dans le cadre d’une nocturne exceptionnelle, commande du Musée du Louvre ;

En 2013, ils investissent le Musée des Beaux-Arts de Caen pour Flânerie, projet sur site dans le cadre de «Normandie Impressionniste» ;

En 2013, Masculines, pièce pour sept danseuses sur les représentations et les stéréotypes liés au féminin de part et d’autre de la Méditerranée ;

Une douce imprudence, en collaboration avec Thierry Thieû Niang s’attache à la notion de « care ».

Ils s’associent au musicien et compositeur suédois Peter von Poehl pour Waves qui est créée dans le cadre de «Umeå 2014 », capitale européenne de la culture.

En mars 2015, ils sont nommés à la direction du Centre Chorégraphique National de Franche-Comté à Belfort pour un nouveau projet intitulé VIADANSE.

Ils y créent des pièces autour des questions d’altérité et de transdisciplinarité OSCYL (2017), Sympathetic Magic (2017), puis AKZAK, L’impatience d’une jeunesse reliée (2020) qui a donné lieu au documentaire Danser sur les frontières, (Elise Darblay, Easy Tiger Production) ; et le double duo EX-POSE(S) (2021) . En parallèle ,ils mettent en œuvre des projets avec le territoire (PULSE, OSCYL dans la ville, JONCTION, HOURRA).

En 2018, le solo Wasla, Ce qui relie…est transmis à quatre jeunes danseuses du Ballet de l’Opéra de Tunis à l’occasion de l’inauguration de la Cité de la Culture de Tunis, donnant lieu au quatuor Bnett Wasla.

Dans la même veine, et à l’occasion des 30 ans de la Cie Fattoumi-Lamoureux en 2020-2021, différents projets rétrospectifs et de transmission permettent de re-découvrir le répertoire et de le faire vivre à travers une nouvelle génération de danseur.se.s : le livre La Part de femmes (Anne Pellus, Nouvelles éditions Place) et des projets de transmission en Égypte et en France, au Burkina autour de plusieurs pièces du répertoire, voient ainsi le jour.

En 2022, la forme réduite ZAK Rythmik, poursuit le souffle de la pièce AKZAK en réunissant cinq danseurs de la distribution initiale. L’ouvrage La Part des femmes, donne lieu à une création scénique (La Part des femmes, une traversée chorégraphique), ainsi qu’à une exposition photographique et numérique sur Numéridanse.

TOUT-MOUN, la création 2023, dont la première a eu lieu en septembre au Festival International Le Temps d’Aimer la danse, célèbre la pensée d’Édouard Glissant, poète dont la pensée accompagne Héla Fattoumi et Éric Lamoureux depuis leurs débuts.

 

Coopération internationale

Leur quête de rencontres et d’universalité et leur perpétuelle ouverture sur les autres et sur le monde se traduit par la conception et la mise en œuvre de plusieurs projets de coopération internationale au long cours, avec la Suisse d’une part, et avec plusieurs pays du continent africain : le Burkina Faso, l’Égypte et la Tunisie et le Maroc. VIADANSE se vit ainsi comme un carrefour, comme une ruche à la croisée des chemins, en perpétuel bouillonnement, accueillant des artistes du monde entier, représentant le monde chorégraphique dans toute sa diversité et sa richesse.