Les artistes en résidences

Chorégraphe et interprète   Sofian Jouini

Regards extérieurs Guillaume Bariou

Lumières  Willy Cessa

Coproductions  

Le Dancing CDCN Dijon Bourgogne-Franche-Comté, le CCN de Rennes et de Bretagne – Collectif FAIR-E, Danse à tous les étages, la Compagnie 29.27 / 783, Théâtre El Hamra de Tunis

Soutiens 

 Institut français et Ville de Nantes

Ce spectacle est présenté dans le cadre du programme Tour de Danse(s) avec le soutien de la Drac Bourgogne Franche-Comté

« Jedeya »
Sofian Jouini

OPENVIA Samedi 11 juin à 19h30

Les couches sont multiples. La première, sédimentée dans l’individu et dont « JEDEYA » poursuit l’exploration, c’est la sédentarisation du mode de vie, le passage d’un monde ancien et de son système de croyances à un monde moderne dont il semble que nous touchions à la fin, le passage d’une réalité dans laquelle la Nature est magique, mystique à une réalité où la Nature n’est que le décor rationalisé du récit de notre humanité.

Du polythéisme au monothéisme, le passage d’une existence poreuse et ouverte au terrestre à une existence déconnectée de celui-ci, polarisée par des considératons morales, manichéennes, inquisitrices.

Les couches sont multples oui, il y a la transformation du corps de génération en génération, l’évolution des pratiques corporelles, les changements d’usages du corps, les transformations des modes de vie qui engendrent des corps diférents, qui construisent des postures diférentes, développent d’autres chaînes musculaires. L’écart est grand qui s’est creusé entre les corps du début du siècle et les nôtres. L’exode rurale, le mode de vie urbain, la mécanisation de la production, la mécanisation des tâches domestiques, l’économie de service, l’apparition des robots, du digital, du numérique. Quid des chaînes musculaires que développpe l’usage du smartphone ?

Comparées à celles solicitées par le batage du linge. Et les postures ?

Pour approfondir ce questionnement, il faut remonter le flot de la mémoire, qui sommes-nous ? De qui sommes-nous l’émanation ?

Aux échelles individuelles, communautaires, culturelles, humaines. Laisser la place à l’imaginaire pour recréer un récit, faire le pas de côté nécessaire, grater le vernis de la légende, questionner la soi-disant évidence. Une enquête contre l’instinct, contre ce qui est mémorisé par la filiaton, l’éducation, l’héritage.

De façon identitaire et archétypale, quid des mémoires masculines et feminines qui nous ont menés jusque aujourd’hui ?

Explorer le féminin dans un corps d’homme, exploré la féminité dans une vie d’homme, remettre l’énergie masculine au service de l’énergie féminine. Questionner le cloisonnement qui peut exister entre ces deux polarités pourtant interdépendantes et inconditonnellement complémentaires. Quel est ce cloisonnement, cette domestication du rapport homme-femme? Féminin-masculin?

Il y a donc aussi très intimement le rapport interne du féminin avec le masculin, les deux polarités énergétiques qui coexistent en chacun de nous, quel rapport au corps? Et quel rapport de ce corps à l’espace, au mouvement.