Les artistes en résidences

Conception générale, chorégraphie,scénographie Michel Kelemenis

Interprètes Aurore Indaburu, ClaireIndaburu, Anthony La Rosa, Max Gomard

Musique Angelos Liaros Copola

Costumes Camille Penager

 

Production Kelemenis&cie 

 

Coproduction
CCN de Rillieux-la-Pape
KLAP Maison pour la danse
VIADANSECCNN – Nantes,
dans le cadre de l’accueil studio, dispositif soutenu par le ministère de la culture
DRAC Pays de la Loire
Ballet du Nord – CCN & Vous – Roubaix

Michel Kelemenis
Kelemenis&Cie
Versus

En ACCUEIL STUDIO du 10 au 20 octobre 2023

OPENVIA Vendredi 13 octobre à 19h30
dans le cadre de la Nuit des Arts de la Ville de Belfort

VERSUS

CRÉATION 2024

Quatre artistes pour une exploration en duo du désir amoureux

Le duo, un enjeu chorégraphique faussement simple…

Une présence dans l’espace porte déjà une solitude, quand deux présences, mêmeinertes, même immobiles, même détournées l’une de l’autre, convoquent la relation.Dirait-on « corps » que s’inviterait aussitôt la sensualité de la peau, la fébrilité de larespiration, l’émoi d’un temps passé à attendre l’avènement d’un premier geste… 

Car l’abstraction n’est pas naturelle à la danse. 

Le chorégraphe qui met en jeu deux interprètes sait qu’il aborde un exercice encombré deréférences comme d’attendus. Sa réserve à oser une forme aussi simple que le duo estcorollaire à l’évidence naturelle de voir deux individus danser, ensemble ou séparés, dansun même temps et un même espace. 

Le duo devient l’espace privilégié de la question artistique, éminemment chorégraphique,de la dualité entre deux pôles fondamentalement capables de s’opposer ou s’accorder : lareprésentation et l’incarnation. 

À y réfléchir, non sans malice, autant plonger, et s’attarder sur… Un duo d’aimants.

Pour parler aujourd’hui d’aujourd’hui…

Si « les contraires s’attirent », « qui se ressemble s’assemble ». Entre ces deux maximes populaires, pour contourner la problématique d’un face-à-face normé ou fermé sur lui-même, et pour parler aujourd’hui d’aujourd’hui, quatre artistes interprètes -deux hommes et deux femmes- participent du processus de création, l’enrichissant de leurs audaces comme de leurs pudeurs. Au terme, chacune des deux partitions est incorporée parl’ensemble des artistes, ouvrant àplusieurs assemblages possibles. 

Ainsi, VERSUS se propose comme un déroulé chorégraphique à corps substituables.L’approche est donc froide, pour amener à la définition de figures sur lesquelles peuventse projeter des imaginaires infinis. 

L’exploration s’intéresse aux états de corps plutôt qu’à une narration. Que traduire, par laforme, des sentiments d’approche, d’abandon, de fougue, de consumation, de langueur,d’ambiguïté ou d’évidence, mais aussi de refus, de rejet, de violence, d’emprise ou dejalousie, qui puisse nourrir de substance une composition de l’ébranlement amoureux ? 

Articulé autour d’éléments dramaturgiques lisibles, le travail gestuel, abordé à partir de sollicitations, génère l’écriture de formes parfois différentes explorées par l’étude formelle de mêmes états : de cette façon, les duos possibles peuvent apparaitre en même temps similaires et distincts, où quatre êtres singuliers délivrent autrement de mêmes complexités.

Amour continu versus partenaire alternatif,imaginaire versus représentation…

Les artistes, occupants successifs d’un espace exigu, se découvrent, et se découvrent deprès. 

L’action de VERSUS se situe dans un espace cosy clos, peut-être une chambre d’hôtel,dont les murs (les yeux) voient se renouveler en permanence, tel un flux éternel, uneséquence amoureuse. Les quatre artistes se succèdent dans un continuum. Dans la proximité qu’offre le dispositif, la forme stylisée sollicite en chacun·e son propre imaginaire galant, interroge son goût, sa relation au charnel. 

Au fil de la pièce, les artistes s’interpellent : Claude, Maxime, Dominique, Charlie, Camille… Les prénoms mixtes marquent le réel d’ambiguïté, offrent une première possibilité de glissade, comme une invitation à reconnaître qu’il faut juste accepter d’une personne son nom, et à la suite, ce qu’elle est. La pièce s’écoule alors que changent les partenaires d’émoi, chacun·e figurant pour chaque autre un mirage plutôt qu’une réalité. Le protagoniste principal est le désir, son avènement, sa chute, quand les couples renouvelés de danseurs et danseuses en multiplient de possibles représentations. 

Le compositeur Angelos Liaros Copola retrouve Michel Kelemenis, pour la quatrième fois, derrière le projet de créer un moment suspendu arraché à l’écoulement du temps, et d’échauffer cet espace d’intimité partagée. Dans la langueur des sonorités electro se glisse du hors champ. Dans le hors champ s’immisce le trouble…